Pay equity & women's issues in the news -- Équité salariale et questions féministes dans les nouvelles
L’Acadie Nouvelle.
Actualités, vendredi, 2 mars 2007, p. 10La situation de la femme se détériore au N.-B.Nadia Gaudreau
Moncton - La situation des femmes au Nouveau-Brunswick ne s'est pas améliorée en 2006. Pire, elle s'est détériorée en raison des compressions du gouvernement Harper, croit Ginette Petitpas-Taylor.
La présidente du Conseil consultatif sur la condition de la femme au Nouveau-Brunswick, Ginette Petitpas-Taylor, semblait déçue des décisions du gouvernement fédéral, bien qu'elle était présente pour célébrer les femmes au dîner annuel de la Journée internationale de la femme qui avait lieu, hier, à Moncton.
"Nous avons fait des progrès dans les dernières années, mais cette année nous a emmené son lot de défis, souligne la présidente. Plusieurs domaines reliés à la condition de la femme ont régressé. Les groupes de lobbying, entre autres, ont eu beaucoup de succès dans le passé et on leur coupe les vivres."
La coupe de 40 % du budget de Condition féminine Canada, le retrait du terme "égalité" de son mandat, l'abolition du programme de contestation judiciaire pour aider les groupes désavantagés à avoir accès à la justice, le refus d'adopter une loi pro-active sur l'équité salariale, l'annulation des ententes fédérales provinciales sur les services de garde à l'enfance et l'interdiction aux groupes subventionnés de mener des activités de lobbying et de revendication pour le droit des femmes sont parmi les coupures les plus frustrantes pour Ginette Petitpas-Taylor.
"C'est décevant, mais en même temps, on dirait que cela a créé une nouvelle vague, un 2e ou 3e mouvement de féminisme qui se bat contre ces coupures. Les gens refusent ces mesures et on voit la lumière au bout du tunnel quand les gens se rassemblent", remarque la présidente.
Elle trouve triste de constater que ce sont toujours les mêmes dossiers qui reviennent à l'ordre du jour, comme l'équité salariale, l'accès aux garderies, la violence faite aux femmes et l'accès à l'avortement.
"En arrivant au conseil, j'ai fouillé dans les archives. Les dossiers qui étaient sur la table il y a 35 ans étaient sensiblement les mêmes qu'aujourd'hui", remarque Mme Petitpas-Taylor.
Il y avait plus de 200 personnes rassemblées au Delta Beauséjour, hier midi, des femmes, mais aussi quelques hommes.
La coordonnatrice de la Coalition des services de garde à l'enfance du Nouveau-Brunswick, Jody Dallaire, a souligné les retards qu'affiche la province en matière d'équité salariale.
"Comme vous savez, les femmes gagnent en moyenne 12 % moins cher que les hommes dans la province. Nous avons donc fait payer ce repas 12 % plus cher aux quelques hommes qui sont ici. C'est un juste retour des choses", indique Mme Dallaire avec humour.
nadia.gaudreau@acadienouvelle.com
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FOR IMMEDIATE RELEASE
March 1, 2007
Canada’s Statement to the UN Commission on the Status of Women Misleading and Disappointing
On February 28, 2007, Canada delivered its statement to the United Nations Commission on the Status of Women (UNCSW), the United Nations body responsible for promoting the equality of women and girls, and monitoring the implementation of international agreements and commitments to women’s equality, including the Beijing Platform for Action. The focus of this year’s UNCSW is the elimination of all forms of violence and discrimination against girls.
Canada’s statement to the UNCSW is our country’s report to the international community. Canada has a history of strong leadership in advancing women’s equality on the international front, but the statement issued on Feburary 28, 2007 clearly shows we are backtracking as a country and as an international leader.
Internationally, it is disappointing that this statement did not put forward what we should do, collectively, as an international community to protect the rights of girls to quality public education, healthcare, and other public services, and to be free from violence, poverty and the many barriers to their full equality.
The statement mentions the “close partnerships with women’s organizations, non-governmental organizations and other sectors of society” and states that “the voluntary sector has played a crucial role in raising public awareness and combating violence against women and girls.” However just this year, this same government has eliminated funding to the women’s organizations that have done the important research and advocacy work in bringing violence against women and girls and many other equality issues to the forefront, and who have proposed and piloted solutions to these societal issues.
Indeed, the statement was silent on the series of decisions the government has made on women’s equality and women’s machinery in Canada. Since Harper’s government was elected in January 2006, it has cut 43% of Status of Women Canada’s operating budget, closed 12 out of 16 regional offices, eliminated funding for research and advocacy for women’s equality, eliminated the Court Challenges Program, torn up the federal-provincial child care agreements, and refused to implement proactive pay equity legislation.
We want to remind our government that equality for women and girls is still not a reality in Canada, and even less so for Aboriginal women, racially visible women, women with disabilities, young women, older women, poor women, and other marginalized women.
Canada’s statement suggests that “girls must be empowered with the tools they need to exercise their rights” and that “as governments, we must learn to better recognize, respect and support both the incredible resiliency and agency of girls”. While the government’s approach is now to fund short –term projects that will make “a direct impact on people’s lives”, we ask how this approach deals with the systemic solutions required to address the root causes of inequality? How will that help ensure girls have a chance for equality? Where is this government’s accountability to promote the rights of women and girls, to provide full access to these rights, and to provide the public services they need to exercise them?
Clearly, Canada’s statement falls short of where Canada should be on the issue of equality for women and girls. We will continue to ensure that our government meets its international obligations to equality for women and girls. We are watching, and we will not be silenced.
Canadian Voice of Women for Peace
Native Women’s Association of Canada
YWCA Canada
National Council of Women of Canada
Canadian Federation of Business and Professional Women
Canadian Federation of University Women
Public Service Alliance of Canada
Ontario Teachers’ Federation
Canadian Feminist Alliance for International Action
Canadian Research Institute for the Advancement of Women
National Association of Women and the Law
McGill Women’s Caucus, Faculty of Law
For information:
Paulette Senior,
Chief Executive Officer, YWCA
(416) 805-4375
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POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Le 1 mars 2007
La déclaration du Canada à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies est tendancieuse et décevante
Le 28 février 2007, le Canada a fait une déclaration à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CCFNU), l’organisme onusien chargé de promouvoir l’égalité des femmes et des filles, et de surveiller la mise en œuvre des accords internationaux ainsi que des engagements en ce qui a trait à l’égalité des femmes, notamment du Programme d’action de Beijing. Cette année, la CCFNU met l’accent sur l’élimination de toutes les formes de violence et de discrimination faites aux filles.
La déclaration du Canada à la CCFNU est le rapport que fait notre pays à la communauté internationale. Le Canada est connu pour le solide leadership qu’il exerce sur la scène internationale dans la défense de l’égalité des femmes. Toutefois, la déclaration faite le 28 février 2007 montre clairement que nous faisons marche arrière en tant que pays et en tant que chef de file international.
À l’échelle planétaire, il est décevant que la déclaration n’ait pas énoncé ce que nous devons faire collectivement, à titre de communauté internationale, pour protéger les droits des filles à un enseignement public de qualité, aux soins de santé ainsi qu’à d’autres services publics, à l’abri de la violence et de la pauvreté et sans avoir à surmonter les nombreux obstacles à leur pleine égalité.
Les auteurs de la déclaration font état des partenariats étroits avec des organisations féminines, des organisations non gouvernementales et d’autres secteurs de la société. Ils précisent par ailleurs que le secteur bénévole a joué un rôle crucial dans les efforts déployés pour mieux sensibiliser la population et lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles. Or, ce même gouvernement vient cette année de supprimer le financement accordé aux organisations féminines qui ont effectué les importants travaux de recherche et de sensibilisation visant à mettre à l’avant-plan la violence faite aux femmes et aux filles, sans oublier d’autres questions d’égalité, et qui ont proposé et amorcé des solutions à ces problèmes de société.
En effet, la déclaration est silencieuse sur la série de mauvaises décisions qu’a pris le gouvernement canadien concernant l’égalité des femmes et la machinerie gouvernementale qui appuie l’égalité des femmes. Depuis qu’il a pris le pouvoir en janvier 2006, le gouvernement Harper a coupé 43% du budget opérationnel de Condition féminine Canada (CFC), fermé 12 des 16 bureaux régionaux de CFC, éliminé le financement aux groupes de femmes qui effectuent la recherche et qui militent pour l’égalité des femmes, éliminé le Programme de contestation judiciaire, déchiré les accords fédéral-provinciaux sur les services de garde, et refusé de mettre en œuvre une loi proactive en matière d’équité salariale.
Nous tenons à rappeler è notre gouvernement que l’égalité des femmes et des filles est loin d’être la réalité au Canada et qu’elle l’est encore moins lorsqu’il s’agit de femmes autochtones, de femmes de groupes raciaux visibles, de femmes ayant un handicap, de jeunes femmes, de femmes âgées, de femmes pauvres et de femmes marginalisées.
Les auteurs de la déclaration laissent entendre qu’il faut doter les filles des outils voulus pour leur permettre d’exercer leurs droits et que les gouvernements se doivent d’apprendre à bien reconnaître, à respecter et a appuyer la « résilience et le labeur » des filles. Le gouvernement a maintenant pour approche de financer des projets à court terme, des projets qui selon lui auront une incidence directe sur la vie des gens. Comment, nous demandons-nous, cette approche permet-elle de trouver des solutions réelles aux causes profondes de l’inégalité? Comment une telle approche assure-t-elle aux jeunes filles que l’égalité est à leur portée? Et comment ce gouvernement peut-il prétendre qu’il fait la promotion des droits des femmes et des filles, qu’il leur donne accès à ces droits et qu’il met à leur disposition les services publics qu’il leur faut pour exercer leurs droits?
Il est clair, la déclaration du Canada est frileuse sur la position que devrait prendre le Canada sur la question de l’égalité des femmes et des filles. Mais nous continuerons de veiller à ce que le gouvernement du Canada remplisse, à l’échelle internationale, ses obligations au chapitre de l’égalité des femmes et des filles. Nous resterons vigilantes. Nous refuserons de nous laisser museler.
La voix canadienne des femmes pour la paix
YWCA Canada
Association des femmes autochtones du Canada
Le Conseil national des femmes du Canada
La Fédération canadienne des clubs de femmes de carrières commerciales et professionnelles
La Fédération canadienne des femmes diplômées des universités
L’Alliance de la Fonction publique du Canada
La Fédération des enseignantes et enseignants de l’Ontario
L’Alliance féministe pour l’action internationale
L’Institut canadien de recherche sur les femmes
L’Association nationale Femmes et Droit
Caucus des femmes de l’Université McGill, Faculté de droit
Renseignements :
Paulette Senior,
Cheffe de la direction générale, YWCA
(416) 805-4375
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BC Coalition for Women's Equality and Human Rights
For immediate release: March 03, 2007
Minister Bev Oda stonewalls women’s equality organizations
(VANCOUVER) - B.C./Yukon women’s groups are deeply disappointed after meeting today with Bev Oda, federal Minister Responsible for Status of Women Canada.
“The Minister’s refusal to move forward on issues of great importance to women in Canada is shocking,” says Shelagh Day, of the national group, the Feminist Alliance for International Action (FAFIA). “That the Minister could hear today what these women’s groups had to communicate about the disturbing conditions of women in Canada, and not even pause to reconsider her government’s cut-backs to programmes critical to women’s equality, is astonishing.”
Prime Minister Harper pledged in the last federal election that, if elected, his government would respect and implement the rights of women to which Canada has obligated itself internationally. But, since the election, the Conservatives have cancelled the national child care programme, cancelled the Court Challenges Programme, refused to move forward on pay equity, cut $5 million from Status of Women Canada, closed 12 Status of Women offices, and imposed a no-lobbying, no-advocacy rule on women’s organizations receiving federal funding.
Oda agreed to meet with representatives of women’s groups from BC and the Yukon after women in Vancouver occupied the Status of Women office in January to protest its planned closure on March 31 2007. Today’s meeting took place at the Sheraton Vancouver Wall Centre where a vocal group of protesters added their voices to those of the women’s groups representatives inside the meeting room.
“The Minister can say she listened but it is clear that she didn’t hear,” stated Sharon McIvor, Aboriginal leader and member of the BC CEDAW Group. “She had no answer to the negative impact of closure of local Status of Women offices on marginalized, low-income, aboriginal, rural, northern, and disabled women. She had no answer to the problems Canadian women will face accessing their constitutional rights because of the cancellation of the Court Challenges Programme. She had no answer to concerns about the absence of women’s voices in the democratic process,” reiterated Sharon McIver.
The Coalition for Women's Equality and Human Rights made five requests of the Minister in today’s meeting: 1) reverse closures of regional Status of Women offices and ensure core funding for women’s equality seeking groups and for independent research on women in Canada; 2) reinstate government funding for the Court Challenges Program; 3) establish pro-active and effective pay equity for women; 4) re-institute a national child care program; and, 5) implement the recommendations from Canada’s 2003 review under the United Nations Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women.
-30-
For more information, please contact:Shelagh Day, FAFIA, 604-872-0750 Sharon McIvor, BC CEDAW Group, 250-378-7479Shauna Paull, BC Coalition for Women’s Equality and Human Rights, 604-209-5776
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PUBLICATION Le Devoir DATE samedi 3 mars 2007 SECTION/CATEGORY CAHIER SPÉCIAL PAGE g4
BYLINE Lambert-Chan, Marie
La guerre, yes madam !; « Le gouvernement s'est livré à un exercice d'attaque en règle contre les femmes »
Les féministes du Canada sont en colère. Le gouvernement conservateur a entrepris une série de politiques qui risquent de réduire à néant des années de militantisme. Si la ministre de la Condition féminine affirme que la restructuration de son ministère vise une meilleure gestion des fonds publics, les groupes de femmes estiment plutôt qu'on tente de les faire taire.
«Désolant.» «Décourageant.» «Démobilisant.» Les groupes de femmes ne mâchent pas leurs mots quand vient le temps de discuter des politiques restrictives annoncées par le gouvernement conservateur l'automne dernier. Plusieurs vont même jusqu'à affirmer que la restructuration en profondeur de Condition féminine Canada (CFC), tant dans son financement que dans ses orientations politiques, fera reculer de 20 ans la cause des femmes.
De Vancouver à Moncton, des centaines de femmes ont manifesté depuis septembre contre les compressions de cinq millions de dollars sur deux ans dans le fonds de fonctionnement de CFC, qui entraîneront la fermeture de 12 des 16 bureaux régionaux dès le 1er avril. Un peu moins de la moitié des 131 emplois sera supprimée.
Les groupes de femmes ont aussi décrié sur toutes les tribunes les changements apportés au Programme de promotion de la femme, qui n'aura plus pour mandat de promouvoir l'égalité de la femme, mais plutôt sa «participation à la vie sociale, économique et culturelle» dans sa collectivité. Par conséquent, les organismes qui effectuent de la recherche ou travaillent à la défense des droits des femmes auprès des différents ordres de gouvernement ne seront plus financés.
Mesures rétrogrades
La liste des récriminations des féministes est longue. Elles n'ont pas digéré le remplacement du nouveau programme pancanadien de financement des services de garde par une allocation mensuelle taxable de 100 $ par enfant de moins de six ans, pas plus que l'abandon du projet de loi sur l'équité salariale. Elles reprochent enfin au gouvernement fédéral de les avoir privées d'un outil essentiel à leur travail, le Programme de contestation judiciaire, qui leur donnait l'appui financier nécessaire pour contester les lois et les politiques discriminatoires.
«Le gouvernement s'est livré à un exercice d'attaque en règle contre les femmes. Ces politiques sont en rupture avec l'histoire. Depuis l'adoption de la Charte des droits et libertés, personne, pas même les plus vieux conservateurs, n'avait osé aller si loin», résume d'une voix lasse Andrée Côté, directrice des affaires juridiques à l'Association nationale femmes et droit (ANFD). Comme plusieurs autres, cet organisme qui défend les droits des femmes ne sera plus financé à partir de septembre 2007.
Une Oda peu convaincante
La ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine, Bev Oda, s'est défendue à maintes reprises de vouloir nuire à la
condition de la femme. Selon elle, l'égalité entre les hommes et les femmes est atteinte puisqu'elle est enchâssée dans la Charte des droits et libertés. Elle estime ainsi qu'il n'est plus nécessaire de financer les organismes qui en font la promotion. «Je ne crois pas que les contribuables devraient payer pour du "lobbying"», affirme-t-elle en entrevue au Devoir.
La ministre croit plutôt que les fonds publics doivent être gérés de manière plus efficace pour appuyer des actions concrètes favorisant la participation directe des femmes. Elle donne en exemple la subvention que le gouvernement a octroyée à la Prince George New Hope Society, au début du mois de février. Les quelque 49 000 $ accordés permettront à cette organisation d'aider les travailleuses du sexe, en particulier les jeunes autochtones, à quitter la rue.
Le discours de la ministre Oda rallie toutefois peu de personnes. «Les critères d'accessibilité au financement sont modifiés de telle sorte que nous ne pouvons plus, par exemple, analyser les causes systémiques de la pauvreté, mais nous pouvons servir de la soupe au coin de la rue», constate Rosella Melanson, directrice générale du Conseil consultatif sur la condition de la femme du Nouveau-Brunswick.
« L'individu est devenu une entreprise »
La directrice de la programmation de l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale, Nancy Peckford, croit pour sa part que Bev Oda a une vision «simpliste» de la condition féminine. «Elle n'a même pas pris le temps de rencontrer les groupes de femmes. Elle applique la même recette à tout le monde. Par exemple, elle veut aider les artistes, mais pas les groupes d'artistes.» Cela laisse dire à la députée bloquiste Johanne Deschamps que, aux yeux des conservateurs, «l'individu est devenu une entreprise».
La levée de boucliers semble générale. Inquiètes, les ministres provinciales de la Condition féminine ont décidé de s'unir contre le fédéral afin que la ministre Oda revienne sur ses décisions. Entre-temps, la tension monte à Ottawa. Au Comité permanent de la condition féminine, les couteaux volent bas entre les députés conservateurs et ceux des partis de l'opposition. Le Comité doit d'ailleurs déposer sous peu une étude sur les impacts des changements effectués à CFC. «Parmi les nombreux groupes de femmes qui sont venus témoigner, environ 97 % sont en défaveur des nouvelles mesures, raconte la députée bloquiste Nicole Demers. C'est un véritable cri d'alarme, surtout chez les autochtones, qui sont trop souvent laissées pour compte.»
Un Real Women of Canada antiféministe
Quelques organisations se montrent cependant plus que satisfaites des nouvelles orientations de CFC. Real Women of Canada (RWC) en fait partie. L'organisation, qui se dit contre l'avortement et le mariage gai, est à l'origine d'une intense campagne visant à abolir Condition féminine Canada qui a eu lieu au cours de l'été dernier. Depuis longtemps, l'élimination de ce ministère constitue l'un des chevaux de bataille de RWC, qui le considère comme un véritable «nid de féministes».
Aux dires de sa directrice exécutive, Gwendolyn Landolt, CFC ne finançait que les féministes et ignorait les groupes comme le sien - bien que RCW ait reçu à deux reprises des subventions fédérales. «CFC est devenu un outil de propagande pour les féministes radicales, déclare-t-elle. Elles affirment représenter toutes les femmes, alors que ce n'est pas vrai. C'est une insulte à l'intelligence des femmes que de dire qu'elles sont toutes supposées penser de la même manière. Pire, les féministes sont hypocrites. Elles disent ne pas avoir besoin des hommes, alors qu'elles quémandent au gouvernement comme si c'était leur "sugar daddy".»
Gwendolyn Landolt croit fermement que le mouvement féministe fait des femmes des éternelles victimes. Elle prône au contraire que la plupart d'entre elles savent se tenir debout et sont capables de faire leurs propres choix. «Quelques femmes ont par contre besoin d'aide, comme les personnes âgées, les autochtones et les immigrantes», dit-elle.
Une lutte politique
Outrée par ces propos, la députée libérale Maria Minna ne ménage pas sa réplique: «S'il y a une hypocrite dans la salle, c'est bien elle. C'est facile de parler comme ça quand on bénéficie d'une situation privilégiée. Beaucoup de femmes sont toujours incapables de participer pleinement à la vie politique, sociale et économique. Si le gouvernement refuse de financer la recherche pour défendre les droits de ses citoyens, je me demande bien dans quelle société nous vivons.»
La députée bloquiste Johanne Deschamps soupçonne pour sa part que le gouvernement de Stephen Harper a cédé à l'influence de RWC. «Un vent de droite souffle sur Ottawa, observe-t-elle. On l'a constaté avec la question du mariage gai et les différents projets de réformes judiciaires. Les conservateurs veulent s'assurer que les femmes ne pourront plus se défendre. Ils ont une idée très précise du rôle de la femme...» «Qu'elle reste à la maison et qu'elle s'occupe des enfants», conclut amèrement la directrice des affaires juridiques de l'ANFD, Andrée Côté.
A ceux qui la traitent d'antiféministe, la ministre Oda répond que le fait de se crier des noms par la tête ne mène nulle part. Quand on lui demande si le travail des féministes est toujours pertinent, elle se défile. «Ca dépend de ce que vous entendez par féministe... Je sais par contre que défendre des droits à partir d'une certaine idéologie n'est pas efficace», dit-elle.
Mobilisation en vue des élections
Alors que certains observateurs évoquent la possibilité que le gouvernement soit défait sur son budget, qui sera déposé à la fin du mois de mars, les partis de l'opposition et les groupes de femmes fourbissent déjà leurs armes. Autant au provincial qu'au fédéral, de nouveaux groupes de pression se forment, comme la Coalition spéciale pour l'égalité des femmes et des droits de la personne, ou encore le groupe néo-écossais The Women Are Angry.
Selon Andrée Côté, les conservateurs souffriraient d'un «gender gap». L'électorat féminin serait moins sympathique au parti de Stephen Harper que les hommes. «Nous comptons bien creuser cet écart», lance l'avocate. Rosella Melanson remarque cependant que les actions entreprises viseront surtout les autres partis. «Nous avons perdu espoir d'obtenir du changement de Stephen Harper», avoue-t-elle, attristée.
PUBLICATION Le Devoir DATE lundi 5 mars 2007 SECTION/CATEGORY ÉCONOMIE PAGE b3
BYLINE Desrosiers, Éric
Cherchez la femme
Les femmes sont depuis des années le plus puissant moteur de la croissance économique mondiale. Elles continueront de l'être si l'on fait ce qu'il faut.
Oubliez la révolution informatique et Internet ou l'expansion étourdissante des économies émergentes d'Asie. «C'est l'augmentation de l'emploi féminin dans les pays riches qui a été le principal moteur de la croissance économique au cours des dernières décennies, constatait la revue britannique The Economist en présentation d'un dossier qu'elle consacrait il y a un peu moins d'un an au sujet.* Ces femmes ont plus contribué à l'augmentation du produit intérieur brut mondial que ne l'on fait les nouvelles technologies ou les nouveaux géants chinois et indien réunis.» Les économistes anglophones ont même inventé un mot pour nommer ce champ d'études. Ils parlent de «womenomics».
La croissance économique peut venir de trois sources: une augmentation de la main-d'oeuvre, une augmentation des
investissements dans les moyens de production et une amélioration de la productivité grâce à la technologie. Depuis 1970, les femmes ont comblé les deux tiers de tous les nouveaux emplois créés, et les calculs des économistes établissent qu'elles ont ainsi produit plus de richesse que les deux autres facteurs de croissance.
Cela est attribuable au fait que la proportion de femmes à occuper un emploi rémunéré, ou à en chercher un, a considérablement augmenté. Longtemps inférieur à 25 %, ce taux d'activité des femmes en âge de travailler est aujourd'hui de presque 60 % en moyenne dans les pays de l'OCDE. Au Québec seulement, il est passé de 46 % à 72 % depuis 1976. Les salaires versés aux femmes demeurent encore inférieurs en moyenne de 15 % à ceux des hommes, mais cela leur permet tout de même d'avoir une contribution formelle à l'économie qui s'élève à plus de 40 % du PIB des pays développés. Cette contribution dépasserait la barre des 50 % si les heures qu'elles consacrent aux soins des enfants, à la cuisine et à l'entretien de la maison étaient rémunérées au salaire moyen d'une bonne.
Bien que le plus gros du rattrapage des femmes en matière de taux d'activité soit aujourd'hui achevé dans la plupart des pays développés, leur poids économique relatif promet de s'accroître encore. Alors que l'on avance de plus en plus dans l'économie du savoir, les femmes sont désormais plus nombreuses que les hommes à détenir un diplôme postsecondaire dans une majorité de pays de l'OCDE. Cette tendance est particulièrement marquée au Canada où les femmes constituent désormais la majorité des médecins et des dentistes et où elles représentaient déjà 35 % des gestionnaires en 2001 comparativement à 17 % en 1972.
Les conseils d'administration des grandes entreprises occidentales ne comptent toujours que 7 % de membres féminins, mais les choses pourraient changer. Des études ont montré que la présence d'un mélange d'hommes et de femmes à la tête d'une entreprise lui permet de réaliser de meilleures performances à long terme. D'autres études auraient également montré que les gouvernements qui font une meilleure place aux femmes dans leurs rangs tendent à dépenser moins d'argent dans l'armement et à accorder plus d'importance à la santé, l'éducation, aux infrastructures et à la lutte contre la pauvreté.
La même logique devrait pouvoir s'appliquer partout sur la planète. Une étude du Forum économique mondial a établi en 2004 un lien direct entre le PIB par habitant d'un pays et le degré d'égalité qui y prévaut entre les sexes. S'il n'y avait qu'une seule mesure à recommander aux pays pauvres, disent les experts, ce serait d'ouvrir toutes grandes les portes des écoles aux filles. Cela permettrait non seulement d'augmenter leur productivité, mais aussi d'avoir des enfants en meilleure santé et mieux éduqués. Actuellement, les femmes représentent toujours plus des deux tiers de la population analphabète du globe.
Le beurre et l'argent du beurre
Le fait d'encourager les femmes à occuper plus de place dans l'économie formelle ne risque-t-il pas de compromettre la capacité des familles d'avoir des enfants? Au contraire, observait The Economist dans son dossier. Comme le montre l'exemple de la Suède et des États-Unis, les pays qui ont le plus fort taux d'activité féminine sont souvent ceux-là mêmes qui affichent le plus fort taux de natalité. Les cas du Japon, de l'Italie et de l'Allemagne montrent que l'inverse est aussi vrai, et qu'une faible participation des femmes au marché du travail ne garantit pas un fort taux de natalité.
Ce qui ne veut pas dire que les femmes qui décident à la fois de travailler et d'avoir des enfants ne pédalent pas. Une récente étude de Statistique Canada confirme toutefois qu'un meilleur partage des tâches domestiques est en train de se faire. Ce partage aurait même tendance à être de plus en plus égalitaire à mesure que les femmes gagnent de meilleurs salaires. Une Canadienne doit cependant attendre, en moyenne, de gagner 100 000 $ ou plus par année avant d'espérer avoir droit à un partage à 50-50.
Les pays ne peuvent toutefois pas seulement attendre l'évolution des mentalités s'ils veulent augmenter à la fois la contribution féminine à leur économie et le taux de natalité, avertissent les experts. L'enjeu est crucial en cette veille de choc démographique. Les politiques requises sont bien connues. Il s'agit, par exemple, de mettre en place des services de garde, d'offrir de meilleurs congés parentaux, d'assouplir les modes d'organisation du travail, de faciliter l'emploi à temps partiel, ou encore de reconnaître l'importance du travail des aidants naturels.
Les sociétés souvent citées en exemple sont les pays d'Europe du Nord, mais aussi le Québec. Les statistiques à ce chapitre ne mentent pas. Le taux d'activité des femmes de 25 à 44 ans ayant des enfants d'âge préscolaire était de 67 % pour les familles avec deux parents l'année précédant la création du programme de garderies à 5 $. Il était rendu à 79 % en 2004. Le taux passait au même moment de 51 % à 68 % pour les femmes chefs de famille monoparentale.
On verra maintenant si l'on saura, ici comme ailleurs, continuer de mettre de plus en plus en valeur la principale source de développement économique encore sous-utilisée sur la planète.
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Moncton - La situation des femmes au Nouveau-Brunswick ne s'est pas améliorée en 2006. Pire, elle s'est détériorée en raison des compressions du gouvernement Harper, croit Ginette Petitpas-Taylor.
La présidente du Conseil consultatif sur la condition de la femme au Nouveau-Brunswick, Ginette Petitpas-Taylor, semblait déçue des décisions du gouvernement fédéral, bien qu'elle était présente pour célébrer les femmes au dîner annuel de la Journée internationale de la femme qui avait lieu, hier, à Moncton.
"Nous avons fait des progrès dans les dernières années, mais cette année nous a emmené son lot de défis, souligne la présidente. Plusieurs domaines reliés à la condition de la femme ont régressé. Les groupes de lobbying, entre autres, ont eu beaucoup de succès dans le passé et on leur coupe les vivres."
La coupe de 40 % du budget de Condition féminine Canada, le retrait du terme "égalité" de son mandat, l'abolition du programme de contestation judiciaire pour aider les groupes désavantagés à avoir accès à la justice, le refus d'adopter une loi pro-active sur l'équité salariale, l'annulation des ententes fédérales provinciales sur les services de garde à l'enfance et l'interdiction aux groupes subventionnés de mener des activités de lobbying et de revendication pour le droit des femmes sont parmi les coupures les plus frustrantes pour Ginette Petitpas-Taylor.
"C'est décevant, mais en même temps, on dirait que cela a créé une nouvelle vague, un 2e ou 3e mouvement de féminisme qui se bat contre ces coupures. Les gens refusent ces mesures et on voit la lumière au bout du tunnel quand les gens se rassemblent", remarque la présidente.
Elle trouve triste de constater que ce sont toujours les mêmes dossiers qui reviennent à l'ordre du jour, comme l'équité salariale, l'accès aux garderies, la violence faite aux femmes et l'accès à l'avortement.
"En arrivant au conseil, j'ai fouillé dans les archives. Les dossiers qui étaient sur la table il y a 35 ans étaient sensiblement les mêmes qu'aujourd'hui", remarque Mme Petitpas-Taylor.
Il y avait plus de 200 personnes rassemblées au Delta Beauséjour, hier midi, des femmes, mais aussi quelques hommes.
La coordonnatrice de la Coalition des services de garde à l'enfance du Nouveau-Brunswick, Jody Dallaire, a souligné les retards qu'affiche la province en matière d'équité salariale.
"Comme vous savez, les femmes gagnent en moyenne 12 % moins cher que les hommes dans la province. Nous avons donc fait payer ce repas 12 % plus cher aux quelques hommes qui sont ici. C'est un juste retour des choses", indique Mme Dallaire avec humour.
nadia.gaudreau@acadienouvelle.com
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FOR IMMEDIATE RELEASE
March 1, 2007
Canada’s Statement to the UN Commission on the Status of Women Misleading and Disappointing
On February 28, 2007, Canada delivered its statement to the United Nations Commission on the Status of Women (UNCSW), the United Nations body responsible for promoting the equality of women and girls, and monitoring the implementation of international agreements and commitments to women’s equality, including the Beijing Platform for Action. The focus of this year’s UNCSW is the elimination of all forms of violence and discrimination against girls.
Canada’s statement to the UNCSW is our country’s report to the international community. Canada has a history of strong leadership in advancing women’s equality on the international front, but the statement issued on Feburary 28, 2007 clearly shows we are backtracking as a country and as an international leader.
Internationally, it is disappointing that this statement did not put forward what we should do, collectively, as an international community to protect the rights of girls to quality public education, healthcare, and other public services, and to be free from violence, poverty and the many barriers to their full equality.
The statement mentions the “close partnerships with women’s organizations, non-governmental organizations and other sectors of society” and states that “the voluntary sector has played a crucial role in raising public awareness and combating violence against women and girls.” However just this year, this same government has eliminated funding to the women’s organizations that have done the important research and advocacy work in bringing violence against women and girls and many other equality issues to the forefront, and who have proposed and piloted solutions to these societal issues.
Indeed, the statement was silent on the series of decisions the government has made on women’s equality and women’s machinery in Canada. Since Harper’s government was elected in January 2006, it has cut 43% of Status of Women Canada’s operating budget, closed 12 out of 16 regional offices, eliminated funding for research and advocacy for women’s equality, eliminated the Court Challenges Program, torn up the federal-provincial child care agreements, and refused to implement proactive pay equity legislation.
We want to remind our government that equality for women and girls is still not a reality in Canada, and even less so for Aboriginal women, racially visible women, women with disabilities, young women, older women, poor women, and other marginalized women.
Canada’s statement suggests that “girls must be empowered with the tools they need to exercise their rights” and that “as governments, we must learn to better recognize, respect and support both the incredible resiliency and agency of girls”. While the government’s approach is now to fund short –term projects that will make “a direct impact on people’s lives”, we ask how this approach deals with the systemic solutions required to address the root causes of inequality? How will that help ensure girls have a chance for equality? Where is this government’s accountability to promote the rights of women and girls, to provide full access to these rights, and to provide the public services they need to exercise them?
Clearly, Canada’s statement falls short of where Canada should be on the issue of equality for women and girls. We will continue to ensure that our government meets its international obligations to equality for women and girls. We are watching, and we will not be silenced.
Canadian Voice of Women for Peace
Native Women’s Association of Canada
YWCA Canada
National Council of Women of Canada
Canadian Federation of Business and Professional Women
Canadian Federation of University Women
Public Service Alliance of Canada
Ontario Teachers’ Federation
Canadian Feminist Alliance for International Action
Canadian Research Institute for the Advancement of Women
National Association of Women and the Law
McGill Women’s Caucus, Faculty of Law
For information:
Paulette Senior,
Chief Executive Officer, YWCA
(416) 805-4375
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POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Le 1 mars 2007
La déclaration du Canada à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies est tendancieuse et décevante
Le 28 février 2007, le Canada a fait une déclaration à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CCFNU), l’organisme onusien chargé de promouvoir l’égalité des femmes et des filles, et de surveiller la mise en œuvre des accords internationaux ainsi que des engagements en ce qui a trait à l’égalité des femmes, notamment du Programme d’action de Beijing. Cette année, la CCFNU met l’accent sur l’élimination de toutes les formes de violence et de discrimination faites aux filles.
La déclaration du Canada à la CCFNU est le rapport que fait notre pays à la communauté internationale. Le Canada est connu pour le solide leadership qu’il exerce sur la scène internationale dans la défense de l’égalité des femmes. Toutefois, la déclaration faite le 28 février 2007 montre clairement que nous faisons marche arrière en tant que pays et en tant que chef de file international.
À l’échelle planétaire, il est décevant que la déclaration n’ait pas énoncé ce que nous devons faire collectivement, à titre de communauté internationale, pour protéger les droits des filles à un enseignement public de qualité, aux soins de santé ainsi qu’à d’autres services publics, à l’abri de la violence et de la pauvreté et sans avoir à surmonter les nombreux obstacles à leur pleine égalité.
Les auteurs de la déclaration font état des partenariats étroits avec des organisations féminines, des organisations non gouvernementales et d’autres secteurs de la société. Ils précisent par ailleurs que le secteur bénévole a joué un rôle crucial dans les efforts déployés pour mieux sensibiliser la population et lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles. Or, ce même gouvernement vient cette année de supprimer le financement accordé aux organisations féminines qui ont effectué les importants travaux de recherche et de sensibilisation visant à mettre à l’avant-plan la violence faite aux femmes et aux filles, sans oublier d’autres questions d’égalité, et qui ont proposé et amorcé des solutions à ces problèmes de société.
En effet, la déclaration est silencieuse sur la série de mauvaises décisions qu’a pris le gouvernement canadien concernant l’égalité des femmes et la machinerie gouvernementale qui appuie l’égalité des femmes. Depuis qu’il a pris le pouvoir en janvier 2006, le gouvernement Harper a coupé 43% du budget opérationnel de Condition féminine Canada (CFC), fermé 12 des 16 bureaux régionaux de CFC, éliminé le financement aux groupes de femmes qui effectuent la recherche et qui militent pour l’égalité des femmes, éliminé le Programme de contestation judiciaire, déchiré les accords fédéral-provinciaux sur les services de garde, et refusé de mettre en œuvre une loi proactive en matière d’équité salariale.
Nous tenons à rappeler è notre gouvernement que l’égalité des femmes et des filles est loin d’être la réalité au Canada et qu’elle l’est encore moins lorsqu’il s’agit de femmes autochtones, de femmes de groupes raciaux visibles, de femmes ayant un handicap, de jeunes femmes, de femmes âgées, de femmes pauvres et de femmes marginalisées.
Les auteurs de la déclaration laissent entendre qu’il faut doter les filles des outils voulus pour leur permettre d’exercer leurs droits et que les gouvernements se doivent d’apprendre à bien reconnaître, à respecter et a appuyer la « résilience et le labeur » des filles. Le gouvernement a maintenant pour approche de financer des projets à court terme, des projets qui selon lui auront une incidence directe sur la vie des gens. Comment, nous demandons-nous, cette approche permet-elle de trouver des solutions réelles aux causes profondes de l’inégalité? Comment une telle approche assure-t-elle aux jeunes filles que l’égalité est à leur portée? Et comment ce gouvernement peut-il prétendre qu’il fait la promotion des droits des femmes et des filles, qu’il leur donne accès à ces droits et qu’il met à leur disposition les services publics qu’il leur faut pour exercer leurs droits?
Il est clair, la déclaration du Canada est frileuse sur la position que devrait prendre le Canada sur la question de l’égalité des femmes et des filles. Mais nous continuerons de veiller à ce que le gouvernement du Canada remplisse, à l’échelle internationale, ses obligations au chapitre de l’égalité des femmes et des filles. Nous resterons vigilantes. Nous refuserons de nous laisser museler.
La voix canadienne des femmes pour la paix
YWCA Canada
Association des femmes autochtones du Canada
Le Conseil national des femmes du Canada
La Fédération canadienne des clubs de femmes de carrières commerciales et professionnelles
La Fédération canadienne des femmes diplômées des universités
L’Alliance de la Fonction publique du Canada
La Fédération des enseignantes et enseignants de l’Ontario
L’Alliance féministe pour l’action internationale
L’Institut canadien de recherche sur les femmes
L’Association nationale Femmes et Droit
Caucus des femmes de l’Université McGill, Faculté de droit
Renseignements :
Paulette Senior,
Cheffe de la direction générale, YWCA
(416) 805-4375
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BC Coalition for Women's Equality and Human Rights
For immediate release: March 03, 2007
Minister Bev Oda stonewalls women’s equality organizations
(VANCOUVER) - B.C./Yukon women’s groups are deeply disappointed after meeting today with Bev Oda, federal Minister Responsible for Status of Women Canada.
“The Minister’s refusal to move forward on issues of great importance to women in Canada is shocking,” says Shelagh Day, of the national group, the Feminist Alliance for International Action (FAFIA). “That the Minister could hear today what these women’s groups had to communicate about the disturbing conditions of women in Canada, and not even pause to reconsider her government’s cut-backs to programmes critical to women’s equality, is astonishing.”
Prime Minister Harper pledged in the last federal election that, if elected, his government would respect and implement the rights of women to which Canada has obligated itself internationally. But, since the election, the Conservatives have cancelled the national child care programme, cancelled the Court Challenges Programme, refused to move forward on pay equity, cut $5 million from Status of Women Canada, closed 12 Status of Women offices, and imposed a no-lobbying, no-advocacy rule on women’s organizations receiving federal funding.
Oda agreed to meet with representatives of women’s groups from BC and the Yukon after women in Vancouver occupied the Status of Women office in January to protest its planned closure on March 31 2007. Today’s meeting took place at the Sheraton Vancouver Wall Centre where a vocal group of protesters added their voices to those of the women’s groups representatives inside the meeting room.
“The Minister can say she listened but it is clear that she didn’t hear,” stated Sharon McIvor, Aboriginal leader and member of the BC CEDAW Group. “She had no answer to the negative impact of closure of local Status of Women offices on marginalized, low-income, aboriginal, rural, northern, and disabled women. She had no answer to the problems Canadian women will face accessing their constitutional rights because of the cancellation of the Court Challenges Programme. She had no answer to concerns about the absence of women’s voices in the democratic process,” reiterated Sharon McIver.
The Coalition for Women's Equality and Human Rights made five requests of the Minister in today’s meeting: 1) reverse closures of regional Status of Women offices and ensure core funding for women’s equality seeking groups and for independent research on women in Canada; 2) reinstate government funding for the Court Challenges Program; 3) establish pro-active and effective pay equity for women; 4) re-institute a national child care program; and, 5) implement the recommendations from Canada’s 2003 review under the United Nations Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women.
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For more information, please contact:Shelagh Day, FAFIA, 604-872-0750 Sharon McIvor, BC CEDAW Group, 250-378-7479Shauna Paull, BC Coalition for Women’s Equality and Human Rights, 604-209-5776
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PUBLICATION Le Devoir DATE samedi 3 mars 2007 SECTION/CATEGORY CAHIER SPÉCIAL PAGE g4
BYLINE Lambert-Chan, Marie
La guerre, yes madam !; « Le gouvernement s'est livré à un exercice d'attaque en règle contre les femmes »
Les féministes du Canada sont en colère. Le gouvernement conservateur a entrepris une série de politiques qui risquent de réduire à néant des années de militantisme. Si la ministre de la Condition féminine affirme que la restructuration de son ministère vise une meilleure gestion des fonds publics, les groupes de femmes estiment plutôt qu'on tente de les faire taire.
«Désolant.» «Décourageant.» «Démobilisant.» Les groupes de femmes ne mâchent pas leurs mots quand vient le temps de discuter des politiques restrictives annoncées par le gouvernement conservateur l'automne dernier. Plusieurs vont même jusqu'à affirmer que la restructuration en profondeur de Condition féminine Canada (CFC), tant dans son financement que dans ses orientations politiques, fera reculer de 20 ans la cause des femmes.
De Vancouver à Moncton, des centaines de femmes ont manifesté depuis septembre contre les compressions de cinq millions de dollars sur deux ans dans le fonds de fonctionnement de CFC, qui entraîneront la fermeture de 12 des 16 bureaux régionaux dès le 1er avril. Un peu moins de la moitié des 131 emplois sera supprimée.
Les groupes de femmes ont aussi décrié sur toutes les tribunes les changements apportés au Programme de promotion de la femme, qui n'aura plus pour mandat de promouvoir l'égalité de la femme, mais plutôt sa «participation à la vie sociale, économique et culturelle» dans sa collectivité. Par conséquent, les organismes qui effectuent de la recherche ou travaillent à la défense des droits des femmes auprès des différents ordres de gouvernement ne seront plus financés.
Mesures rétrogrades
La liste des récriminations des féministes est longue. Elles n'ont pas digéré le remplacement du nouveau programme pancanadien de financement des services de garde par une allocation mensuelle taxable de 100 $ par enfant de moins de six ans, pas plus que l'abandon du projet de loi sur l'équité salariale. Elles reprochent enfin au gouvernement fédéral de les avoir privées d'un outil essentiel à leur travail, le Programme de contestation judiciaire, qui leur donnait l'appui financier nécessaire pour contester les lois et les politiques discriminatoires.
«Le gouvernement s'est livré à un exercice d'attaque en règle contre les femmes. Ces politiques sont en rupture avec l'histoire. Depuis l'adoption de la Charte des droits et libertés, personne, pas même les plus vieux conservateurs, n'avait osé aller si loin», résume d'une voix lasse Andrée Côté, directrice des affaires juridiques à l'Association nationale femmes et droit (ANFD). Comme plusieurs autres, cet organisme qui défend les droits des femmes ne sera plus financé à partir de septembre 2007.
Une Oda peu convaincante
La ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine, Bev Oda, s'est défendue à maintes reprises de vouloir nuire à la
condition de la femme. Selon elle, l'égalité entre les hommes et les femmes est atteinte puisqu'elle est enchâssée dans la Charte des droits et libertés. Elle estime ainsi qu'il n'est plus nécessaire de financer les organismes qui en font la promotion. «Je ne crois pas que les contribuables devraient payer pour du "lobbying"», affirme-t-elle en entrevue au Devoir.
La ministre croit plutôt que les fonds publics doivent être gérés de manière plus efficace pour appuyer des actions concrètes favorisant la participation directe des femmes. Elle donne en exemple la subvention que le gouvernement a octroyée à la Prince George New Hope Society, au début du mois de février. Les quelque 49 000 $ accordés permettront à cette organisation d'aider les travailleuses du sexe, en particulier les jeunes autochtones, à quitter la rue.
Le discours de la ministre Oda rallie toutefois peu de personnes. «Les critères d'accessibilité au financement sont modifiés de telle sorte que nous ne pouvons plus, par exemple, analyser les causes systémiques de la pauvreté, mais nous pouvons servir de la soupe au coin de la rue», constate Rosella Melanson, directrice générale du Conseil consultatif sur la condition de la femme du Nouveau-Brunswick.
« L'individu est devenu une entreprise »
La directrice de la programmation de l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale, Nancy Peckford, croit pour sa part que Bev Oda a une vision «simpliste» de la condition féminine. «Elle n'a même pas pris le temps de rencontrer les groupes de femmes. Elle applique la même recette à tout le monde. Par exemple, elle veut aider les artistes, mais pas les groupes d'artistes.» Cela laisse dire à la députée bloquiste Johanne Deschamps que, aux yeux des conservateurs, «l'individu est devenu une entreprise».
La levée de boucliers semble générale. Inquiètes, les ministres provinciales de la Condition féminine ont décidé de s'unir contre le fédéral afin que la ministre Oda revienne sur ses décisions. Entre-temps, la tension monte à Ottawa. Au Comité permanent de la condition féminine, les couteaux volent bas entre les députés conservateurs et ceux des partis de l'opposition. Le Comité doit d'ailleurs déposer sous peu une étude sur les impacts des changements effectués à CFC. «Parmi les nombreux groupes de femmes qui sont venus témoigner, environ 97 % sont en défaveur des nouvelles mesures, raconte la députée bloquiste Nicole Demers. C'est un véritable cri d'alarme, surtout chez les autochtones, qui sont trop souvent laissées pour compte.»
Un Real Women of Canada antiféministe
Quelques organisations se montrent cependant plus que satisfaites des nouvelles orientations de CFC. Real Women of Canada (RWC) en fait partie. L'organisation, qui se dit contre l'avortement et le mariage gai, est à l'origine d'une intense campagne visant à abolir Condition féminine Canada qui a eu lieu au cours de l'été dernier. Depuis longtemps, l'élimination de ce ministère constitue l'un des chevaux de bataille de RWC, qui le considère comme un véritable «nid de féministes».
Aux dires de sa directrice exécutive, Gwendolyn Landolt, CFC ne finançait que les féministes et ignorait les groupes comme le sien - bien que RCW ait reçu à deux reprises des subventions fédérales. «CFC est devenu un outil de propagande pour les féministes radicales, déclare-t-elle. Elles affirment représenter toutes les femmes, alors que ce n'est pas vrai. C'est une insulte à l'intelligence des femmes que de dire qu'elles sont toutes supposées penser de la même manière. Pire, les féministes sont hypocrites. Elles disent ne pas avoir besoin des hommes, alors qu'elles quémandent au gouvernement comme si c'était leur "sugar daddy".»
Gwendolyn Landolt croit fermement que le mouvement féministe fait des femmes des éternelles victimes. Elle prône au contraire que la plupart d'entre elles savent se tenir debout et sont capables de faire leurs propres choix. «Quelques femmes ont par contre besoin d'aide, comme les personnes âgées, les autochtones et les immigrantes», dit-elle.
Une lutte politique
Outrée par ces propos, la députée libérale Maria Minna ne ménage pas sa réplique: «S'il y a une hypocrite dans la salle, c'est bien elle. C'est facile de parler comme ça quand on bénéficie d'une situation privilégiée. Beaucoup de femmes sont toujours incapables de participer pleinement à la vie politique, sociale et économique. Si le gouvernement refuse de financer la recherche pour défendre les droits de ses citoyens, je me demande bien dans quelle société nous vivons.»
La députée bloquiste Johanne Deschamps soupçonne pour sa part que le gouvernement de Stephen Harper a cédé à l'influence de RWC. «Un vent de droite souffle sur Ottawa, observe-t-elle. On l'a constaté avec la question du mariage gai et les différents projets de réformes judiciaires. Les conservateurs veulent s'assurer que les femmes ne pourront plus se défendre. Ils ont une idée très précise du rôle de la femme...» «Qu'elle reste à la maison et qu'elle s'occupe des enfants», conclut amèrement la directrice des affaires juridiques de l'ANFD, Andrée Côté.
A ceux qui la traitent d'antiféministe, la ministre Oda répond que le fait de se crier des noms par la tête ne mène nulle part. Quand on lui demande si le travail des féministes est toujours pertinent, elle se défile. «Ca dépend de ce que vous entendez par féministe... Je sais par contre que défendre des droits à partir d'une certaine idéologie n'est pas efficace», dit-elle.
Mobilisation en vue des élections
Alors que certains observateurs évoquent la possibilité que le gouvernement soit défait sur son budget, qui sera déposé à la fin du mois de mars, les partis de l'opposition et les groupes de femmes fourbissent déjà leurs armes. Autant au provincial qu'au fédéral, de nouveaux groupes de pression se forment, comme la Coalition spéciale pour l'égalité des femmes et des droits de la personne, ou encore le groupe néo-écossais The Women Are Angry.
Selon Andrée Côté, les conservateurs souffriraient d'un «gender gap». L'électorat féminin serait moins sympathique au parti de Stephen Harper que les hommes. «Nous comptons bien creuser cet écart», lance l'avocate. Rosella Melanson remarque cependant que les actions entreprises viseront surtout les autres partis. «Nous avons perdu espoir d'obtenir du changement de Stephen Harper», avoue-t-elle, attristée.
PUBLICATION Le Devoir DATE lundi 5 mars 2007 SECTION/CATEGORY ÉCONOMIE PAGE b3
BYLINE Desrosiers, Éric
Cherchez la femme
Les femmes sont depuis des années le plus puissant moteur de la croissance économique mondiale. Elles continueront de l'être si l'on fait ce qu'il faut.
Oubliez la révolution informatique et Internet ou l'expansion étourdissante des économies émergentes d'Asie. «C'est l'augmentation de l'emploi féminin dans les pays riches qui a été le principal moteur de la croissance économique au cours des dernières décennies, constatait la revue britannique The Economist en présentation d'un dossier qu'elle consacrait il y a un peu moins d'un an au sujet.* Ces femmes ont plus contribué à l'augmentation du produit intérieur brut mondial que ne l'on fait les nouvelles technologies ou les nouveaux géants chinois et indien réunis.» Les économistes anglophones ont même inventé un mot pour nommer ce champ d'études. Ils parlent de «womenomics».
La croissance économique peut venir de trois sources: une augmentation de la main-d'oeuvre, une augmentation des
investissements dans les moyens de production et une amélioration de la productivité grâce à la technologie. Depuis 1970, les femmes ont comblé les deux tiers de tous les nouveaux emplois créés, et les calculs des économistes établissent qu'elles ont ainsi produit plus de richesse que les deux autres facteurs de croissance.
Cela est attribuable au fait que la proportion de femmes à occuper un emploi rémunéré, ou à en chercher un, a considérablement augmenté. Longtemps inférieur à 25 %, ce taux d'activité des femmes en âge de travailler est aujourd'hui de presque 60 % en moyenne dans les pays de l'OCDE. Au Québec seulement, il est passé de 46 % à 72 % depuis 1976. Les salaires versés aux femmes demeurent encore inférieurs en moyenne de 15 % à ceux des hommes, mais cela leur permet tout de même d'avoir une contribution formelle à l'économie qui s'élève à plus de 40 % du PIB des pays développés. Cette contribution dépasserait la barre des 50 % si les heures qu'elles consacrent aux soins des enfants, à la cuisine et à l'entretien de la maison étaient rémunérées au salaire moyen d'une bonne.
Bien que le plus gros du rattrapage des femmes en matière de taux d'activité soit aujourd'hui achevé dans la plupart des pays développés, leur poids économique relatif promet de s'accroître encore. Alors que l'on avance de plus en plus dans l'économie du savoir, les femmes sont désormais plus nombreuses que les hommes à détenir un diplôme postsecondaire dans une majorité de pays de l'OCDE. Cette tendance est particulièrement marquée au Canada où les femmes constituent désormais la majorité des médecins et des dentistes et où elles représentaient déjà 35 % des gestionnaires en 2001 comparativement à 17 % en 1972.
Les conseils d'administration des grandes entreprises occidentales ne comptent toujours que 7 % de membres féminins, mais les choses pourraient changer. Des études ont montré que la présence d'un mélange d'hommes et de femmes à la tête d'une entreprise lui permet de réaliser de meilleures performances à long terme. D'autres études auraient également montré que les gouvernements qui font une meilleure place aux femmes dans leurs rangs tendent à dépenser moins d'argent dans l'armement et à accorder plus d'importance à la santé, l'éducation, aux infrastructures et à la lutte contre la pauvreté.
La même logique devrait pouvoir s'appliquer partout sur la planète. Une étude du Forum économique mondial a établi en 2004 un lien direct entre le PIB par habitant d'un pays et le degré d'égalité qui y prévaut entre les sexes. S'il n'y avait qu'une seule mesure à recommander aux pays pauvres, disent les experts, ce serait d'ouvrir toutes grandes les portes des écoles aux filles. Cela permettrait non seulement d'augmenter leur productivité, mais aussi d'avoir des enfants en meilleure santé et mieux éduqués. Actuellement, les femmes représentent toujours plus des deux tiers de la population analphabète du globe.
Le beurre et l'argent du beurre
Le fait d'encourager les femmes à occuper plus de place dans l'économie formelle ne risque-t-il pas de compromettre la capacité des familles d'avoir des enfants? Au contraire, observait The Economist dans son dossier. Comme le montre l'exemple de la Suède et des États-Unis, les pays qui ont le plus fort taux d'activité féminine sont souvent ceux-là mêmes qui affichent le plus fort taux de natalité. Les cas du Japon, de l'Italie et de l'Allemagne montrent que l'inverse est aussi vrai, et qu'une faible participation des femmes au marché du travail ne garantit pas un fort taux de natalité.
Ce qui ne veut pas dire que les femmes qui décident à la fois de travailler et d'avoir des enfants ne pédalent pas. Une récente étude de Statistique Canada confirme toutefois qu'un meilleur partage des tâches domestiques est en train de se faire. Ce partage aurait même tendance à être de plus en plus égalitaire à mesure que les femmes gagnent de meilleurs salaires. Une Canadienne doit cependant attendre, en moyenne, de gagner 100 000 $ ou plus par année avant d'espérer avoir droit à un partage à 50-50.
Les pays ne peuvent toutefois pas seulement attendre l'évolution des mentalités s'ils veulent augmenter à la fois la contribution féminine à leur économie et le taux de natalité, avertissent les experts. L'enjeu est crucial en cette veille de choc démographique. Les politiques requises sont bien connues. Il s'agit, par exemple, de mettre en place des services de garde, d'offrir de meilleurs congés parentaux, d'assouplir les modes d'organisation du travail, de faciliter l'emploi à temps partiel, ou encore de reconnaître l'importance du travail des aidants naturels.
Les sociétés souvent citées en exemple sont les pays d'Europe du Nord, mais aussi le Québec. Les statistiques à ce chapitre ne mentent pas. Le taux d'activité des femmes de 25 à 44 ans ayant des enfants d'âge préscolaire était de 67 % pour les familles avec deux parents l'année précédant la création du programme de garderies à 5 $. Il était rendu à 79 % en 2004. Le taux passait au même moment de 51 % à 68 % pour les femmes chefs de famille monoparentale.
On verra maintenant si l'on saura, ici comme ailleurs, continuer de mettre de plus en plus en valeur la principale source de développement économique encore sous-utilisée sur la planète.
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